jeudi 21 janvier 2010

Trois mois d’expérience culturelle à Allada avec Jeunesse Canada Monde et SYTO-Bénin




Timothée Akako, Participant
Édition janvier 2010


La phase retour de notre programme à Allada a été effective le mardi 03 novembre 2009 sous la direction de Brice et Marylène nos superviseurs. A huit heures, un mini bus semblable à celui qui nous a conduit de l’aéroport à notre auberge se pointe. Dès l’arrivée du mini bus, nous avions descendu nos valises avant de prendre la direction d’Allada. Ce fut agréable jusqu’au moment où l’étonnement et une série de questionnement s’installent. Ce qui se passe, c’est le conducteur de notre mini bus qui se fait amender par les forces de sécurité routière pour avoir oublié son permis de conduire chez lui comme si notre groupe était privé de ses droits à savoir, le droit à la sécurité. Heureusement, son amende fut payée par Brice le superviseur béninois puis j’ignore la suite de l’affaire. J’ai été profondément choqué par l’attitude de ce conducteur étant donné que je rentrais d’un pays ou la sécurité des personnes est de rigueur. En plus, je me faisais des préjugés quant à l’impression que mes amis canadiens auront de mon pays. Cette première mauvaise expérience vient donc à l’encontre de l’excitation qui nous animait tantôt quant à la découverte de notre nouvelle communauté d’accueil.

Plusieurs fois déjà, j’ai traversé la ville d’Allada quand je me rends au nord du pays ou réside ma famille biologique. En réalité, je n’ai jamais connu cette ville dans tous ses détails. Désormais grâce à JCM et SYTO-Bénin, je passerai un séjour de trois mois dans ce coin. Ma première découverte fut mon projet de travail. L’étape suivante sera celle de ma famille d’accueil. Laquelle des différentes familles présentes sera la notre Kai et moi? Je l’ignore encore. Finalement, nous sommes reçus par une jeune dame d’une quarantaine d’années. Elle est mère de deux filles puis son mari directeur d’un collège. Probablement, nous avons été les seuls volontaires ayant passé trois mois en famille avec seulement trois visites de notre père d’accueil. Toutefois, notre séjour sera inoubliable .Grâce à notre grande maman d’accueil, nous avons appris les totems et le rôle qu’a joué la famille HOUNTONDJI à la cours royale. C’est elle qui avait la charge de forger les bijoux et la parure des rois d’Abomey. C’est aussi une famille conservatrice de tradition. Tout nouveau né reçoit deux trais de cicatrices sur les tempes afin de marquer son appartenance à la famille.

Ce matin, je ferai ma première visite de travail dans un village très reculé. Ici la rue est impraticable et il n’y a d’eau potable. Néanmoins, cela ne nous empêchera de conduire notre diagnostic du PFR (Plan Foncier Rural) au sein de ce village. La population nous parlera de l’historique, de certains aspects géographiques puis des différents conflits domaniaux du village. Ces différentes informations serviront à réaliser des rapports, faire des levés topographiques puis enfin réaliser le PFR. Tout ce travail est fait grâce au concours des populations. Je soutiens vivement les activités de cette ONG considérant l’ampleur des conflits autour de la terre et l’importance qu’elle occupe au sein des sociétés africaines.

Chaque semaine, dans le cadre de nos programmes d’éducation commune, une paire d’homologues doit présenter une recherche sur un sujet qui touche les réalités de la communauté. Les différents thèmes sur lesquels ont porté nos recherches ont été choisis et approuvés à l’unanimité par le groupe. L’Histoire du Bénin a été préparée et présenter par Viviane et Jocelyne, L’Environnement au Bénin Thomas et Laurent, L’ Économie Locale Keaton et Pamphile, Religion Vodou Linda et Prisca, Esclavage Timothée et Kai, Impacts des ONG dans la ville d’Allada Migbèdéa et Jodie, Rôle de la femme dans le développement local Silke et Abidine, Commerce équitable Aristide et Guillaume. J’avoue que ce sont des séances intéressantes au cours desquelles chaque volontaire a apporté son commentaire et son analyse critique du sujet. Les différentes problématiques sont présentées sous la méthode choisie par les deux homologues. Le thème de ce matin portera sur la politique au Bénin et sera présenté par Pablo et Borgia. Comme à l’accoutumée, nous commençons toujours par des affaires de groupe en vue de garder constante notre dynamique. La crise de ce jour paraît plus difficile à trancher. D’ailleurs, elle ne relève pas de notre compétence et par conséquent pèsera sur le groupe. L’affaire de groupe de ce jour est triste et non négociable nous laisse entendre Marylène la superviseure canadienne. En fait, il s’agit du départ inattendu de Keaton un volontaire canadien qui doit finir le programme en cours de chemin pour rejoindre sa famille au canada. Une branche tombe de notre arbre symbole de notre solidarité que nous avions dessiné et affiché au mur et dont il avait pris part. Le même soir, il devra se présenter à l’aéroport pour son vol qui est prévu pour 23h50. L’atmosphère devient systématiquement tendue puis des larmes se mettaient à couler de certains visages. Les raisons de son renvoi figurent sur la liste des non négociables de notre programme d’échange. Dès cet instant, aucune négociation n’était possible. Keaton est néanmoins pour ma part un ami très intelligent, ouvert d’esprit et respectable. Cependant, nos choix ne sont pas toujours les bons chaque jour que le soleil se dresse au dessus de nos têtes.

Le mois de Décembre s’égraine puis les fêtes de fin d’année s’approchent à grand pas. Cette année, je ferai les fêtes différemment que les autres fois. Notre groupe a honoré à son engagement de rester au côté des enfants à l’orphelinat FIFAME d’Allada. Je félicite le groupe pour les quelques heures d’affection que chacun de nous a apporté à ces enfants innocents en particulier Linda, Silke et Jodie qui ont servi là bénévolement durant les trois mois écoulés. Une fois, Jodie me faisait comprendre que ces enfants manquaient d’affection. Sincèrement, j’avoue que je n’avais pas réellement saisi la pertinence de ce qu’elle m’a dit. Un soir, pendant que j’étais chez elle pour un exercice d’informatique, elle m’invite à l’accompagner à l’orphelinat pour un diner avec les enfants. En fait, c’est une habitude qu’elle avait prise de diner chaque mercredi avec ces enfants. Je ne voulais pas vraiment y aller parce que c’était une invitation improvisée. Elle insiste puis je finis par lui dire oui. Elle me demande de prendre l’un des enfants dans mes bras. Ce que je fis avec empressement parce que le besoin se faisait lire sur le visage du petit garçon. Cet enfant était âgé de trois ans mais incapable de marcher ni parler mais par nature capable de pleurer. L’heure est venue pour nous de retourner dans nos familles d’accueil. Le jeune garçon se mit à pleurer, se serre plus fort contre moi puis m’enfonce les griffes dans la peau. C’était sa façon à lui de m’exprimer son mécontentement. Une autre fois, l’un des enfants manifeste sa jalousie en pleurant pour l’avoir mis au sol et prendre un autre qui semblait attendre impatiemment son tour. Toute suite, je compris les détails que Jodie me donnait de ces enfants il y a quelques jours.

L’un des objectifs du groupe est notre implication dans la communauté d’accueil. Ce samedi 09 janvier est consacré à la journée de salubrité qui mettra ensemble et bénévoles et population de la communauté. La commission que notre groupe a mise sur pied pour organiser cette journée a réussi à mobiliser certaines personnes de la communauté de commun accord avec le chef d’arrondissement. Le travaille de ce jour a consisté à dégager des locaux de l’arrondissement des sachets plastiques et feuilles d’arbres au sol. Malgré que notre initiative ait été louée par madame le chef d’arrondissement, cette action m’apparait comme une oasis au milieu d’un désert de pauvreté et d’analphabétisme qui caractérise notre communauté d’accueil. J’espère que cette journée de salubrité sera perpétuée comme nous l’a promis le premier responsable de cet arrondissement.

Mes différentes expériences acquises au cours de ce programme puis le fait d’avoir collaboré avec les amis d’une autre culture ont éveillé une vision des choses en moi. Tout semblait si nouveau, si intrigant. Je suis fasciné par tout ce que je peux voir, toucher et goûter. Grâce à ce programme, j’ai découvert la ville d’Allada dans tout son paramètre culturel et cultuel. Ma visite cette fois-ci avec le groupe au village lacustre Ganvié, le Palais Royal d’Abomey de même que notre participation à la fête du vodou m’ont procuré un émerveillement.

Nos deux groupes réunis, nous représentons deux pays et pouvons parler des langues différentes. Fort heureusement, tout le monde fait des efforts pour s’exprimer en français, mais bien entendu, on se laisse parfois aller à notre langue maternelle. Cette situation a pris d’ampleur à quelques semaines de la fin du programme puis paraît normale pour certains et pénible par contre pour d’autres. Je déplore la façon dont nous sommes en train de finir le programme mais c’est la dynamique du groupe en ce moment.

Cela fait bientôt trois mois que les amis canadiens sont à Allada néanmoins, le choc culturel d’un phénomène persiste encore pour certains d’entre eux. En fait, dans notre nouvelle communauté, la couleur de la peau peut avoir un rôle décisif sur la façon dont les gens interagissent entre eux. Par exemple nous béninois avons peu de difficultés à se faire accepter dans notre milieu de vie. Par contre, certains de nos homologues blancs vivent d’énormes pressions sociales. Ils se sentent envahis. Lorsque je marche avec ces amis dans la rue certaines personnes de la communauté ne cessent de leur crier « Yovo! Yovo! » Ce qui signifie blanc! blanc. Les enfants eux chantent cette phrase : « Yovo! Yovo bonjour ça va bien merci! ».Cette chanson est dite tous les matins et tous les soirs lorsque nous nous rendons ou revenons de nos projets de travail. Mes amis sont tannés et déçu d’entendre ce refrain. Je le sais et ils me l’on dit. Je décide donc de comprendre l’idée qui se cache derrière cette chanson et pourquoi elle est chantée par presque tous les enfants de la ville en vue de l’expliquer à d’autres. J’ai pris isolement au total six enfants dans la rue puis je leur ai posé les questions qui suivent : où as-tu appris cette chanson ? en famille ou dans la rue? Est-ce pour provoquer mes amis que tu la chante ? De ces différentes questions, un seul a pu me répondre en me disant qu’il a appris la chanson dans sa famille. Après toutes les réponses qu’il m’a données, je réalise en fait que c’est une manière pour eux d’exprimer leur intéressement à mes amis puis de les amener à s’intéresser en retour. Quant aux deux personnes âgées que j’ai interrogées, les réponses sont pratiquement semblables. Tous les occidentaux qui sont passés des années durant au sein de cette communauté ont toujours exprimé leur intérêt au tout petit et c’est ce qui justifie leur attitude vis-à-vis de ceux-ci. Par contre les grandes personnes les appellent « Yovo!Yovo » à défaut de les appeler par leurs propres noms. C’est un fait social pour lequel mes amis non pas assez d’informations. Ils auraient préféré qu’on leur appelle par leurs propres noms que par un qualificatif ayant trait à la couleur de leur peau. Pour mes amis, la couleur de la peau n’a aucune importance. Ils aimeraient être considérés au même titre que nous. A voir la situation, je pense peut être que le poids de la colonisation n’a pas encore fini de peser sur certaines communautés du milieu. Toutefois, je me demande si des deux camps, chacun arrive à prendre le recul par rapport à sa propre culture pour regarder la situation dans une autre perspective. Un jour, je devais prendre un taxi moto avec Jodie quand celui-ci m’accuse de mauvais pour avoir refusé de comploter avec lui pour taxer mon compagnon. Il en ait de même pour les autres filles canadiennes du groupe qui se font tout le temps demander leur numéro de téléphone dans la rue ou se faire demander en mariage comme se fut le cas de Silke. Un monsieur qu’elle n’a jamais rencontré s’avance vers elle, lui dit qu’elle était vraiment belle puis lui demande ensuite de l’épouser et de lui faire mille enfants. Celle-ci l’ignore et continu son chemin. Lorsqu’on s’est retrouvé, elle me demande si elle était comparable à un animal pour faire mille enfants. Je ne comprenais pas vraiment sa question. Elle me narre les faits. J’ignore l’air que présentait ce monsieur, est-ce un ivrogne ou un homme normal, je ne le sais. Ce dont je suis sûr c’est le choc que mon amie a subi. Du retour d’une marche, Kai, Jodie et moi en plus de deux autres amis; une dame nous approche puis demande à mon homologue s’il voulait faire l’amour avec elle. Aucun de nous n’avait compris l’attitude de cette dame. Il a fallu l’explication de nos deux autres amis de la communauté pour que nous comprenions malheureusement que cette dame était victime d’une déficience mentale. Dans ces conditions, mes amis ont –ils réussi à faire la différence entre ce qui est une caractéristique personnelle et ce qui est une caractéristique culturelle? Je crois oui dans la mesure où ils reconnaissent que certaines personnes partagent volontiers leur vision du monde et sont heureux de faire leur rencontre. Néanmoins, le choc culturel et les différentes expériences que certains canadiens ont vécues les ont bouleversés. Pour la plupart d’entre eux, ce qu’ils ont vu, entendu, ressenti et vécu, a ébranlé leurs consciences, leurs valeurs et leurs perceptions de ce monde. C’est avec le besoin de libérer ce stress que vient le besoin de s’en fermer seul chez soi par moment.

La fin de notre programme de JCM et SYTO à Allada s’approche à grand pas. Notre séjour a été meublé de plusieurs souvenirs parfois mauvais, parfois heureux. Chaque volontaire a certainement vécu des expériences inoubliables. Néanmoins, plus les jours passent plus j’ai hâte que le programme finisse pour certains points et pour d’autres, j’aurais aimé que notre séjour se prolonge. Lorsque je pense à certaines malversations au sein du groupe et à certaines de mes priorités après ce programme, je ne peux m’empêcher de voir sa fin. Par contre, en pensant aux moments qu’on a vécu ensemble mon homologue et moi, en pensant à ma famille d’accueil, à mon projet de travail, je voudrais que notre séjour soit prolongé. J’aurais voulu retourner toute suite à la fin du programme poursuivre le bénévolat à l’IAMD (Institut Africain d’application des Méthodes de Développement) mais malheureusement d’autres obligations m’attendent. Cette ONG est soutenue et financée par un fond américain dans le cadre de la réalisation du PFR (Plan Foncier Rural).Ce travail est fait en vue d’assurer une bonne sécurisation des terres aux populations rurales.

Dans une semaine, le programme prendra fin. Chacun retournera dans sa propre communauté puis le moment de mettre en application ce qu’il a appris de la communauté d’accueil, de son homologue, de sa famille d’accueil puis du groupe s’en suivra. Ce sera la phase d’une autre aventure. J’avoue que mon intimité a varié d’un individu à l’autre mais pour ma part, nous resterons à jamais plus que de simples amis. J’ai partagé avec le groupe ma perception des choses par rapport à l’environnement, mes convictions par rapport aux relations interpersonnelles, ma perception de la vie et vis versa. J’ai donné et j’ai reçu de chaque membre du groupe. C’est triste que nous allons nous quitté mais toute bonne chose a une fin et laisse place à de nouvelles expériences.

Mes sincères remerciements à L’ACDI à JCM et à SYTO-Bénin grâce à qui cette aventure a été possible.

LA FIN DE NOTRE SÉJOURS AU BÉNIN










LA FIN DE NOTRE SÉJOURS AU BÉNIN
Jeunesse Canada Monde / SYTO Bénin


A la fin de notre séjour au Bénin en partenariat avec JCM (Jeunesse Canada Monde) et SYTO Bénin (Student and Youth Travel Organization), nous vous racontons un peu l’histoire de notre échange à Allada. Ces différentes informations ont été rédigées par chaque homologue de volontaire.


Mi Projet
Silke et Abidine

Tout comme au Camp Bosco à Salaberry-de-Valleyfield, Porto-Novo à été retenu pour servir de cadre agréable pour le bilan à mi parcoure de la deuxième phase du programme au Bénin. Pendant trois jours nous avons été logés dans le centre d’accueil catholique Saint Charles Luraga.

Pendant cette période plusieurs ateliers ont été animés comme la communication, l’implication dans la communauté, l’homologation, la dynamique du groupe, etc. et diriger par des volontaires puis un atelier animé par les superviseurs qui nous ont fait un retour sur le début du programme jusqu’à ce moment précis.

Au terme de ces différents ateliers, plusieurs résolutions ont été prises pour redynamiser le groupe car le groupe avait quelques difficultés de communication qui avait entrainé une démotivation et aussi une formation de sous groupe Canadien-Béninois, Français-Anglais, Fon et autre. Alors par consensus et avec l’ouverture d’esprit que chacun avait, nous nous sommes entendus pour restaurer l’importance de la langue française dans notre groupe puis s’assurer à ce que le respect des uns et des autres soit de mise afin de réduire les frustrations et autres problèmes.

La mi-projet qui a duré du 11 au 13 décembre 2009 a été la bien venue dans le groupe et a laissé de bons souvenirs de groupe malgré que nous étions privés de Keaton ,nous resterons toujours unis d’esprit partout dans le monde où nous serons. Nous sommes un “1”.


Noël à l’orphelinat
Jodie et Migbédéa

Le 24 décembre nous avons décidés d’organiser un noël pour les orphelins. Chacun des participants y a mis du siens en cotisant pour acheter des cadeaux aux 55 enfants. Mission accomplie! Les moins de 3 ans ont tous reçus des toutous et un sac de biscuits, les 4-6 ans ont eu des petits ballons avec un sac de friandises, et les plus vieux ont aussi eu droits aux bonbons avec des cadeaux variés tels des casquettes, des livres, etc. que le comité d’organisation avait acheté à Cotonou. Chaque participant était présent pour agrémenter la fête. Thomas a laissé les enfants jouer de la guitare avec lui, on pouvait voir les yeux des enfants briller de joie. Nous avons aussi joué a plusieurs jeux avec les enfants, chanter, danser, écouter un film de noël et servit des jus et lait au chocolat… c’est à ce moment que la crise est survenue! Tous les petits ce sont mis à se bousculer pour avoir leurs breuvages les premiers, certains voulaient un deuxième verre et ne voulaient pas attendre que les autres finissent de se servir leurs premiers. On entendait crier, pleurer c’était terrifiant. Le groupe a alors compris la réalité des gens qui travaillent dans les orphelinats, pas toujours facile! Nous avons animés la fête de 13h00 à 17h00, épuisés, mais fiers d’avoir pu offrir à ces enfants sans parents un noël convivial en “famille” où ils étaient les rois de la journée. Aujourd’hui encore ces enfants nous parlent de leur beau noël…


Sortie éducative à Ganvie
Linda et Prisca

Le samedi 26 décembre 2009 le groupe des « jeunes leaders en action » de JCM-SYTO 2009 a eu le plaisir de découvrir les villages lacustres de Sô Ava et Ganvie.

La particularité de ces deux villages est que tous les habitants construisent sur pilotis au dessous du lac Nokoué. Ainsi ces populations vivent sur l’eau. Cette visite nous a permis de les voir dans leurs quotidiens. Nous avons vu des enfants dont l’âge varie entre 6 à 14 ans se baigner. Il existe un marché flottant où les marchandises sont exposées dans les barques. Les marchants se servent des barques pour les différents mouvements d’échanges avec leur clientèle.

Nous avons visité un hôtel construit sur pilotis dans lequel un minimum de confort était assuré. Dans cet hôtel, des objets de souvenir sont exposées pour des touristes. Les jeunes volontaires ont pu s’acheter les articles intéressants et ceci à des prix raisonnables.

L’opportunité nous a été donnée aussi de visiter la rue des amoureux qui malheureusement n’était pas animé à l’heure ou nous y étions. Cette rue est le lieu de rendez-vous pour les amoureux. Les soirs ils collent leur barque l’une à l’autre et discute longuement.

Revenu sur terre ferme nous avons rejoint notre bus qui nous a reconduit à Allada, notre communauté d’accueil.


Noël
Pablo et Borgia

Plus le mois de Décembre s’approchait, plus on entendait des commentaires autour des fêtes de fin d’année. « On va fêter, on va danser ; on va profiter, » disent les gens. Donc, pour moi, étant étranger et anglophone, j’ai cru que la fête était un mot comme « vacances » chez nous: un mot séculier pour exprimer facilement et sans préjugé religieux toutes les fêtes qui sont trouvées à la fin de décembre (Noël, Nouvel An, Hanoukka, etc.). Mais pour nous, dans la culture canadienne ces fêtes sont souvent éclipsées par Noël. Naturellement, je me suis laissé croire que ce serait plus ou moins la même chose ici. Cependant, avec l’approche de la fête, j’ai commencé par me renseigner puis je me suis rendu compte qu’il y a beaucoup d’autres événements à la fin de décembre et dont l’importance n’est pas égal. Le focus sur Noël est beaucoup moins ici que chez nous. Par exemple, les musulmans ont été aussi excités par la fête que les chrétiens. Il n’était pas une grande bousculade d’acheter des cadeaux autre que de la nourriture et des boissons pour inviter des gens dans leurs maisons. Les gens ont commencé d’arrêter chez nous pour saluer souhaiter un bonne et heureuse année et boire un peu de sodabi. Alors, pour moi, c’était comme toute l’énergie et chaleur qu’on partage ensemble dans notre culture occidentale est exposée dans la forme d’une grande célébration du Nouvel An.

Alors, je pensais, si tout le magique de Noël est simplement transféré au Nouvel An (et dans le processus, ça fait une fête plus inclusive de toute les religions,) comment les gens pensent de Noël? J’ai commencé par poser de questions subtil à ma famille; questions des cadeaux, de l’église, des célébrations, etc. et je me suis renseigné un peu du Noël béninois. Seulement les petits enfants reçoivent des cadeaux. Il n’y a pas forcement un grand repas avec la famille, ça peut être qu’il soit plusieurs, et ils ne tombent pas forcement sur le 24 ou 25 décembre. Et la plupart des chrétiens vont à l’église soit le 24 ou le 25.

Alors, Noël ne prédomine pas dans la culture ici comme au Canada. Noël est certainement une célébration de la chaleur du cœur humain, de la famille, et de la camaraderie, mais c’est beaucoup plus pour la religiosité et spiritualité de l’événement. C’est aussi très bon de voir que la célébration béninoise du Nouvel An est pour toutes les religions et chaque partie de la société et que ça dure tout le mois de janvier.




Projets de travail
Thomas et Laurent

Je m’appelle Thomas. Je travaille à la Radio à Allada, mais plus spécifiquement dans le quartier Attogon. Le nom de cette Radio est « Radio Alliance, La Radio qui fait la Différence». Moi et Laurent n’ont pas encore trouvé « la Différence» mentionné. C’est un peu difficile de faire la rédaction des nouvelles quand les journaux arrivent vers 12h et on monte les nouvelles à 13h. En fait, ce ne sont pas nous (ni Laurent, Migbédéa ou moi) qui présentons les nouvelles, c’est plutôt Maxime, le rédacteur en chef. Il a une grande voie qui commande le respect.

Maxime est dynamique. Il est le président d’une ONG à Sékou (une autre commune d’Allada). L’objectif principal de son ONG est de promouvoir la culture Béninoise, spécifiquement le côté musical. Il a déjà collaboré avec une organisation Française pour construire le Bâtiment devant abriter un studio. Maintenant la seule chose qu’il lui manque est de trouver un technicien pour enregistrer des artistes locaux.

Quelle Chance! Moi, Thomas Love-Vani a déjà eu une formation de base en cette pratique en plus sur le même logiciel d’opération.

Dieu est Grand!

C’est possible que je retourne à Sékou dans la future pour travailler comme technicien. Il faut aussi former des Jeunes Béninois dans la technique pour l’avenir de l’ONG.

Maintenant ca serait une différence! ;)


Nouvelle An
Guillaume et Aristide

Le temps des vacances a été divisé en deux phases principales, celle de noël que nous avons passé dans nos familles d’accueil et celle du jour de l’an où, de façon exceptionnel, nous avons pu allez dans les familles biologiques des béninois du groupe. À défaut de pouvoir énumérer ce que chacun à fait, nous allons essayer de tracer un portrait global. Dans la culture béninoise le jour de l’an se passe en famille pour échanger les vœux du nouvel an et aussi pour évaluer la dernière année pour se fixer de nouvelles résolutions pour l’année. Durant cette période les canadiennes ont visité plusieurs membre de la famille des homologues béninoises et ce dans différentes villes du sud du Bénin. Il nous était interdit de se rendre dans le nord pour des raisons de santé et sécurité. Durant les vacances, certains ont fait des achats de souvenir, d’autres ont visité les alentours, tandis que d’autres ont été très relax. Ce qu’il y a à retenir, du jour de l’an, c’est que tous les gens ont apprécié avoir une pause et aussi que la nourriture était très bonne. C’était le buffet pour plusieurs.

L’implication dans la communauté
Kai et Timothée

L’un des objectifs du groupe est notre implication dans la communauté d’accueil. Ce samedi neuf janvier est consacré journée de salubrité qui mettra ensemble et bénévoles et population de la communauté. La commission que notre groupe a mise sur pied pour organiser cette journée a réussi à mobiliser certaines personnes de la communauté de commun accord avec le chef d’arrondissement. Le travaille de ce jour a consisté à dégager des locaux de l’arrondissement des sachets plastiques et feuilles d’arbres au sol. Malgré que notre initiative ait été louée par madame le chef d’arrondissement, cette action nous apparait comme une oasis au milieu d’un désert de pauvreté et d’analphabétisme qui caractérise notre communauté d’accueil. Nous espérons que cette journée de salubrité sera perpétuée comme nous l’a promis le premier responsable de cet arrondissement.


Fête de Vodoun
Marylène et Brice

Le vodoun est la première religion ancestrale africaine avant l’arrivée des autres religions étrangères comme le catholicisme et l’islam.

En 1992, pour les préparatifs du festival international de la Diaspora Africaine où tous les descendants d’esclaves devraient venir connaître la terre de leur aïeux puis les rendre hommage, il a été décidé de rendre un hommage national aux divinités ancestrales d’où la célébration des cultes le 10 janvier de chaque année à Ouidah qui est considérée comme le berceau du vodoun.

Mais avant les manifestations du 10 janvier, nous avions eu une satisfaisante JAE sur le vodoun animée par Prisca et Linda pour nous donner un avant-goût. Mieux , nous avions été dans un temple ici à Allada afin que la curiosité des uns et des autres soit satisfaite. Et pour ce faire, elles ont prévu des boissons et colas pour la prière du vodoun. Tous les adeptes étaient présents pour le petit évènement.

La fête proprement dite s’est déroulée sur la plage d’Ouidah. Nous avions d’abord fait le circuit de la Route de l’Esclave qui commence par la place aux enchères, lieu de fixation du prix des esclaves; suivit de l’arbre de l’oubli où les femmes doivent tourner autour d’un arbre sacré 7 fois et les hommes 9 fois afin d’oublier leur origine et tout sentiment de vengeance envers les esclavagistes; la place Zomachi (que le feu ne s’éteigne point), ici une petite lampe allumée pour que les esclaves aient toujours en mémoire leur origine culturelle et ancestrale, la place Zomaï (le feu ne doit pas y aller)ici on garde les esclaves enfermés dans des cases et le fait de ne pas approcher la lumière consiste à éviter que les esclaves ne se regroupent par affinité, le lieu de marquage où chaque esclavagiste met un sceau de reconnaissance sur ses esclaves, la fausse commune ou bien le mûr des lamentations ,là on jetait les esclaves malades et affaiblis qui ne pouvaient supporter le voyage, l’arbre du retour, afin que les esprits des esclaves reviennent au bercail, la porte du non retour qui une fois franchie signifie qu’on est prêt pour le voyage, la porte du retour où Maman Afrique accueille à bras ouverts tous ses enfants descendants d’esclaves.

Sur la plage de Ouidah, il y’avait un monde impressionnant composés des chefs cultes et adeptes, des autorités, des touristes, de béninois et autres invités. Nous avions eu droit à des démonstrations de Zangbéto (divinité gardienne de la nuit), des adeptes de la déesse de la mer, aux adeptes indifférents aux coups de couteaux ou tout objet tranchant car ils se coupaient sans que le sang ne sorte, aux adeptes de la divinité de la foudre, et pour finir à des danses et chants rituels.

Nous avions fini la journée en nous rendant au temple du python. Le python est aussi considérée comme une divinité à Ouidah, elle est adorée et entretenue par ses adeptes. Les courageux ont fait des photos avec le python au coup.


Sortie éducative à Abomey
Pamphile

Le samedi 16 janvier, les jeunes leaders en action du programme environnement et développement communautaire sont allés visiter la cité historique d’Abomey. Avant de joindre cette ville située à une soixantaine de kilomètres d’Allada, nous avons traversé les villes suivantes : Attogon, Hinvi, Houégbo, Sèhoué, Zogbodomey et Bohicon où nous avons marqué un petit arrêt.

Survirés à Abomey, nous nous sommes rendus à la place Goho; lieu où est érigé un grand statut du roi Béhanzin avec le bras droit levé en avant pour dire non à la colonisation française. Après cette étape, nous nous sommes rendus au musée; deux anciens palais; l’un pour le roi Glèlè et l’autre pour le roi Guézo. Sur la cour du musée, on pourrait voir des objets d’art faits en métaux. A l’intérieur des palais, il y avait un nombre impressionnant de reliques, de trônes, de totems de chaque roi. Aussi, une partie de l’histoire du royaume d’Abomey nous a-t-elle été narrée. A la fin de la visite, nous avons pris notre déjeuner à la place Goho avant de retourner à Allada.


Marché d’Allada
Viviane

C’est un marché qui s’anime tous les cinq jours de la semaine. Vendeurs et acheteurs viennent des localités environnantes comme Cotonou, Calavi, Hinvi, Houégbo, Attogon, Ouidah, Kpomassé, etc. On y vend des produits de toutes sortes.

La majorité de ses produits sont agricoles et naturels. Ces produits sont : le mais, l’haricot, du gari, de tapioca, le manioc, de l’huile rouge comme d’arachide, de l’igname, du gombo, de tous les condiments du taro.

Dans l’enceinte du marché sont observés des hangars construits en paille d’une part et d’autre part en tôle. Ces hangars sont la propriété des vendeurs qui y abritent les jours où le marché s’anime. Il est à préciser que le domaine du marché appartient à la mairie et c’est à cette dernière de mettre à la disposition des usagers. Ces domaines qui sont soit vendus, soit loués.

Tous les cinq jours, les agents de la mairie descendent dans le marché pour collecter des fonds alloués à l’entretien du marché.

vendredi 15 janvier 2010

Unearthing all things voodoo




KAI NESTMAN/SPECIAL TO COAST REPORTER

Driving down a red-earth, unpaved road with 19 Canada World Youth (CWY) participants jammed into a minivan winding and turning to miss the potholes, we head to Ouidah, the capital of all things voodoo.

Marking the celebration each year on Jan. 10, the people of Bénin commemorate their traditional religion known as voodoo — a religion commonly overshadowed through the Hollywood image of voodoo dolls full of pins.

A number of divinities make up the religion and are specific to different regions and represented in their local languages with a costume and dance. The divinity of the future and the oracle known as Fa, the divinity of thunder known in its local language as Chango, and the divinity of riches and money known as Dan are just a few examples of the variety of voodoo.

At the beach, venders lined the shore around the festivities ready to capture the influx of tourism and even the odd foreigner innocently willing to pay a bit more than the going price, as the more wise barter around for a deal. Sounds of drumming mixed with other instruments and chanting gave life to the dance of each voodoo fetish. Artists set up makeshift galleries to showcase their work, while sunlight and heat beamed down onto the spectators. Dignitaries, local kings and chiefs, and even the president’s wife attended the day-long ceremony.

Located along the coast 90 minutes from my host community of Allada, the national celebration of voodoo took place on the beach and in front of the historical Porte de non Retour (door of no return).

Ouidah is also known for its historical link to the slave trade and as the past major port of trade for the French and Portuguese.

We travelled the route of a slave as we headed through Ouidah making our way to the shore and the Porte de non Retour. The route begins with a slave market known as Place Chacha where the strongest men and women were sold in their last few days in what is now known as Bénin. Along the way is a famous tree where the slaves would circle nine times for men and seven times for women as a symbol to forget the memories of life in Africa before they headed on their last journey to the Americas. The route was bare and full of monuments to mark the terrible history.

With only one week left in Bénin, we are gearing up for our return to Canada. We will host a thank you party in our host community and a final program evaluation before we return to Montréal for a rebound orientation with other Canadian participants.

You can follow my CWY experience as my adventures continue in Allada, Bénin at www.nestman.ca.